"Vint un temps où le risque de rester à l'étroit dans un bourgeon était plus douloureux
que le risque d'éclore." Anaïs Nin

jeudi 11 septembre 2008

le carré de Septembre: Simone Veil

Les "carrés du Mercredi" reprennent sur "Le jardin du Mixed-media", et je me suis promis d'être assidue...
Aujourd'hui il s'agit d'évoquer quelqu'un de connu, de reconnu...
Alors voici l'hommage que je rends à Simone Veil...la photo choisie date d'avant 1975 ...mais elle est toujours si belle...
J'avais 28 ans quand cette loi a été votée...nous en avions passé des heures dans la rue, dans les cités HLM, à protester, proposer, essayer de promouvoir la contraception, de rassurer les femmes, d'aider celles qui avaient besoin d'IVG...nous voulions pour elles, pour nous la liberté...


ceci paraît peut-être dérisoire aujourd'hui, mais je me souviens de cette femme de 50 ans , restée veuve à 25 ans et qui n'avait jamais fait l'amour depuis, de crainte d'une grossesse...mais dans les mois qui avaient suivi le décès en mer de son mari elle avait subi une hystérectomie...personne à l'hôpital ne lui avait expliqué exactement en quoi consistait l'opération...quand elle avait posé à la religieuse de service, la question: quand est-ce que j'aurai mes règles de nouveau, celle-ci avait dit : vous verrez bien ma fille...





Nous avons fait un rêve extraordinaire, si la liberté n'était pas totale pour nous, elle le serait pour nos filles...nous chantions, dansions et brulions nos soutien-gorges !!!
mais c'était compter sans le Sida...
la liberté totale, ça n'existe pas, à part dans nos rèves...
maintenant, un extrait de la chanson d'Anne Sylvestre: "Non, tu n'as pas de nom..."
Ils en ont bien de la chance
Ceux qui croient que ça se pense
Ça se hurle ça se souffre
C'est la mort et c'est le gouffre
C'est la solitude blanche
C'est la chute l'avalanche
C'est le désert qui s'égrène
Larme à larme peine à peine
Non non tu n'as pas de nom...
Quiconque se mettra entre
Mon existence et mon ventre
N'aura que mépris ou haine
Me mettra au rang des chiennes
C'est une bataille lasse
Qui me laissera des traces
Mais de traces je suis faite
Et de coups et de défaites
Non non tu n'as pas de nom
Non tu n'as pas d'existence
Tu n'es que ce qu'on en pense
Non non tu n'as pas de nom...

PS: un cadre fait de quatre morceaux de bambous, ce qui fait un carré de 14/14 cm...collé sur un rhodoïd...il fallait de la lumière, de la transparence, des boutons "naturels" qui ressemblent à ceux de nos vêtements d'alors et aujourd'hui...une note de musique, du métal et des collages, avec quelques touches de peinture et de feutre noir...collage avec des images reproduisant les slogans d'autrefois. des superpositions sur un extrait du texte de la loi de 75, quelques fibres de couleur pour la légèreté..tout simple...

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah on reconnait bien là ton style !!!
La photo que tu as utilisé est super jolie...

Francoise MELZANI LAURENTI a dit…

ya pas à dire paisible, tu as un style bien à toi qui s'affirme de plus en plus !!! surtout garde-le, il est unique et tellement beau !!!
quand on verras dorénavant, on dira : "c'est du paisible !!!"
gros bisous

Evelyn Poulili Dumont a dit…

Super ton cadre et ce petit bout d'histoire. §:)

Evelyn Poulili Dumont a dit…

Merci pour la clarification des liens ! Je suis bien arrivée sur ce blog ! Toute seule presque comme une grande ! §:)

Anonyme a dit…

C'est un joli hommage. J'étais enfant alors, mais merci à vous mesdames et vous Mme Veil pour vous êtes battus pour la liberté.

Anonyme a dit…

75... j'étais pas loin de mes 13 ans, ces combats, je ne les voyais pas dans mon petit village, ils nous ont tellement apportés et pourtant il reste encore tant de chemin......