"Vint un temps où le risque de rester à l'étroit dans un bourgeon était plus douloureux
que le risque d'éclore." Anaïs Nin

jeudi 22 avril 2010

Alice la vaguelette

Elle est toute petite, toute menue...
Les cheveux ont à peine repoussé...

Alice, je m'appelle Alice et je vis toute seule avec mes trois cancers et mon petit chien Malbrouk...

Elle tremble violemment...
La sueur coule sur son front...

Je m'appelle Alice et j'ai perdu trente kilos...mon petit chien me manque terriblement...

Elle se lève et trottine vers la salle de bains...
La nausée la submerge...

Je m'appelle Alice et tout à l'heure je vais voir mon psychiatre...

Elle a peur ...
Ils ont arrêté la chimio et le reste...

Je m'appelle Alice...j'ai eu un mari, il est parti et j'ai perdu deux petits enfants...

Les mots sortent de sa bouche par saccades
Comme les vaguelettes qui débordent du lavabo...

Alice, je m'appelle Alice...t'es gentille ...merci pour le café et le câlin...
J'aime bien qu'on me tienne la main...

Alice, tu as un pyjama super joli tu sais...
T'as quel âge au fait...

Alice, je m'appelle Alice et j'ai soixante trois ans, comme toi...

Petite Alice, je t'en donnais au moins quatre-vingt...
Petite Alice, je reviendrai te voir...
Mais il va falloir que ce soit très vite...

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